JE SUIS UNE MÈRE | LE JOURNAL
Je suis une femme aussi, une amie (qui manque de temps), une amoureuse, une passionnée, et une fille aussi. Une petite fille qui rêve encore beaucoup ; qui joue, qui rit et qui s’émerveille.
Je suis aussi féministe, mais les femmes de la génération de ma mère pourraient croire le contraire. Parce que…je suis une maman à la maison; j’ai choisi de mettre mes projets personnels sur pause, question de rester groundée dans ma mamaternité, dans ma vie de femme-mère au chaud à la tanière (parce qu’au foyer, non, je ne peux pas. Anyway, je n’ai pas de foyer!)
Ça, c’est ma réalité, parce que j’ai pris des décisions pour revenir à mon essence. Je dis « je», mais ces décisions, ces choix, se font en couple, en tribu, en comité de discussion familial.
J’ai choisi de laisser aller mon entreprise, « ton rêve » qu’on m’a même dit quand j’ai annoncé la nouvelle sur nos amis les réseaux sociaux. C’est vrai que j’ai mis sur pieds (avec l’aide de beaucoup de monde) un studio de yoga magnifique. Et quand tu es prof de yoga, tu es supposée flotter, voire léviter, tous les jours. Ta vie est tellement zen, qu’on me dit… Oui, en effet, mais c’est loin d’être mon statut de propriétaire d’une entreprise qui me met dans cet état. Au contraire, il m’a éloignée de ma zénitude naturelle ce projet, car démarrer une business, toute seule, avec de jeunes enfants, c’est pas sans stress.
Là, maintenant, je sais que je peux prendre soin de mes enfants sans penser aux dix mille tâches qui m’attendent derrière mon ordinateur une fois que les oiseaux feront leur dodo, je suis comblée. Je reviens sur ma voie.
La réponse évidente est, pour moi, que mon cœur de mère passe avant mon (mes) rêve d’entreprise, et je dis pour moi. Car il y a plusieurs mamans magnifiques qui arrivent à faire les deux. Pour moi, créer une entreprise était secondaire comparativement au temps à passer avec mes bébés. Et je me suis épuisée, la déchirure quotidienne était trop frustrante.
Maintenant, j’ai du temps pour eux, mentalement et physiquement, car j’ai l’énergie de jouer comme avant, par terre, sans penser à faire des retours d’appel importants. J’ai le temps de prendre mon amoureux dans mes bras, au lieu de bosser, quand les cocos se sont couchés. J’ai l’énergie pour prendre ce thé avec mon amie que j’ai négligée les trois dernières années. J’ai le temps et la force de me lever la nuit si mon Lou se réveille pour un mal de dent, ou pour me voir, tout simplement.
La vie, elle passe rapide. On le sait. Les petits doigts sales sur le bas du mur ne resteront pas longtemps, et ici, dans notre famille, ça passe par une présence maternante au quotidien, pour profiter de chaque instant et laisser dans ces petites mémoires, des étoiles de souvenirs.
Être maman à la maison est ma façon de vivre mon féminisme moderne, contre les horaires de travail chargés, les nez qui coulent et qu’on doit quand même envoyer passer la journée à la garderie, la course quotidienne contre la montre. Être féministe et mère, c’est dans mon cœur, être là où ma présence est nécessaire et où je ne pourrai jamais regretter d’avoir été. Car pour le reste, les regrets aurait brillé leur présence ...
Catherine : femme, mère, amie, accompagnante, prof de yoga, et féministe aussi…