IMAGE IMPARFAITE D'UN SOUVENIR PARFAIT

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Ce matin, dans le beau soleil, je joue dans mes images de nos vacances à l'Île-du-Prince-Édouard de l'été dernier. Il est grand temps que je leur donne de l'amour et que je les transforme en un album souvenir que nous prendrons plaisir à feuilleter en jasant de tout ce qu'on a vécu durant ces superbes deux semaines.

Puis, je tombe sur cette image. Il n'y a que très très peu d'images de moi de ce voyage, et ça ne fait pas changement. Je suis habituellement derrière la caméra, pour mon pur plaisir de photographe. Cette image, j'allais la supprimer. Yeux fermés, mauvais éclairage, netteté discutable. J'ai décidé de la garder finalement. Elle représente parfaitement la vie, notre vie, ma vie.

Elle fait partie de mon processus de reparenting, ce processus d'amour-propre, de déconditionnement et d'expansion que j'ai entrepris sans trop le réaliser en devenant maman. Je le fais plus sérieusement depuis un peu plus d'un an et en posant mes yeux sur cette image, ça m'a frappé comment ça fitte.

Dans mon processus, j’essaie de vivre moment par moment et d’accepter les situations pour ce qu’elles sont, sans me laisser submerger par le flot émotif qui les accompagne lorsqu’il est négatif (je me laisse totalement aller dans la joie et le rire évidemment!). J’essaie d’etre consciente de ce qu’une situation, pendant qu’elle survient, me fait ressentir puis de réaliser la profondeur de cette réaction. Mon but ici, avec cet « awareness » qui se développe doucement, est de lié mes émotions à des scénarios que je m’invente, des peurs qui m’habitent ou des vécus qui me hantent. Lentement, je peux briser ces patrons de réactivité en comprenant mieux ces émotions et les obstacles que tout cela crée dans mon quotidien. Cela peut être tout petit, je ne parle pas de grands obstacles de vie. Des communications difficiles avec mes enfants, un sentiment de déconnexion, l’impression de ne pas être à la hauteur, etc. Ce sont des constructions qui se décortiquent et qu’on peut laisser-aller, voire même « alchimiser ».

Cette conscience du moment présent dans le contexte d’un patron de réactivité. Quand on en prend conscience, on peut commencer à s’en défaire, en passant entre autre par l’amour inconditionnel de soi. Et en se défaisant de ces poids, on crée de l’espace et là, le changement peut enfin s’opérer au coeur même de notre environnement émotif.

Cette photo, à la fin d’une longue journée d’exploration dehors, en attendant que le souper cuise, pendant qu’on jase et que les enfants jouent (ou se colle), est parfaite. Elle émane la sérénité du moment, même avec un H qui chigne et mes yeux fermés. Même avec l’impossibilité totale de souper dehors à cause de la quantité monstrueuse de moustiques autour de notre chalet (construit au bord d’un grand marais salant. No surprise there!) I give myself permission to surrender and let go.

Il n’y a pas de moment parfait, ni d’endroit approprié
pour s’aimer inconditionnellement.

C’est un défi pour moi.
Le partager ici fait parti de mon processus.

Tout comme pratiquer la #parentalitéempathique aussi. Pour mes enfants, pour la mère que je suis et pour l’enfant que j’étais, qui est bien là logé dans mon coeur.

Elisabeth Simard