DES FOIS JE ME SENS (JE SUIS) POCHE

IMG_4472.jpg

J'utilise habituellement ce espace comme véhicule de gratitude, de positivisme. C'est mon journal personnel pour figer dans le temps l'histoire de ma famille. Mais depuis quelques mois, la vie m'a rattrapé. J'ai le goût de dire que là, j'ai envie de dormir. Pis que ça fait que je suis souvent poche.

Avec le 3e bébé prématuré, qui ne dort pas, le 2e qui cherche sa maman intensément avec une émotion si grande, si puissante, lui qui est un être si fort et si vulnérable à la fois, si coloré et puissant et fragile et tout petit en même temps et le plus grand, le 1er, si sensible, si réfléchi, mais qui a le droit, lui aussi, d'être encore petit (il est encore petit, même si sa maturité légendaire qu'il traîne depuis la naissance nous fait souvent oublié qu'il est encore cela, tout petit - la multiplicité de ses crises et de ses états d'âme puissants nous le rappel, depuis quelque mois, heureusement), avec tout ça et les nuits blanches, moi, je suis vidée.

Je me sens étourdie et épuisée. Je perds mes repères, je perds de vue la maman que je suis. Mes plaies personnelles provenant de ma jeunesse font surface comme si elles voulaient s'extirper de chacune des pores de ma peau. Mon histoire de jeunesse pas rose, le fort sentiment d'abandon qui m'habite, je me rends compte, me plonge parfois dans un tourbillon auquel je ne suis pas habituée.

Durant ces périodes, je m'ancre plus que jamais à ma mission : une vie de famille connectée, simple et ample. De la lenteur, jusque dans nos échanges, même les plus tumultueux. De la simplicité et du vrai. J'y retourne, constamment, à cette idée. Je chemine, je travaille fort sur ma personne. Mes enfants, dans leurs grandes tempêtes, m'appellent, me cherchent, ont besoin de ma présence et de ma force. Lorsqu'ils agissent comme s'ils désiraient me rejeter de tout leur être, c'est qu'ils ont encore plus besoin de moi. C'est difficile, parfois, de ne pas l'oublier dans les tempêtes où P me crie "Va-t-en! Je ne t'aime pas!". Ces mots me traversent comme une épée, me tue si je ne me répète pas, constamment, qu'ils sont désespoirs et appels.

"[To shift away from traditional methods], our main question shouldn't be "how do I get my child to do what I say?" But "what does my child need - and how can I meet those needs?"

Unconditional parenting par Alfie Kohn 

Je suis loin d'être une mère parfaite (ça n'existe pas, ce n'est pas mon but) mais c'est exactement dans cette ligne de pensée que je tente d'accompagner mes enfants depuis le début de notre aventure de parents. Que leurs réactions expriment des besoins, et ne sont pas dirigées contre moi, contre nous. Cela nécessite de l'humilité et de l'ouverture. J'ai dû questionner mes réflexes et mes idées préconçues pour comprendre d'où venait ces schémas de pensées, cette perception de l'autorité.

J'ai grandement changé de perspectives qui n'étaient pas alignée avec ce que je suis réellement mais qui provenait d'influences externes à moi. Qui n'allaient pas avec mes valeurs réelles. Des choses qui m'ont forgées certes, mais pas positivement. Des choses qui peuvent changer si je m'en donne la permission, le droit, la possibilité. Des choses qui ont déjà profondément changées depuis les 5 dernières années. D'autres sur lesquelles je ne fais qu'effleurer leurs raisons d'exister en moi. Avoir des enfants m'a vraiment permis d'apprendre à se connaître, c'est vraiment intense et confrontant, et beau aussi. It's hard, of course. Avoir 3 enfants en 4 ans, c'est toff.

Pour m'aider, pour demeurer sur la voie d'être un parent positif, respectueux, bienveillant, et parce que je n'ai pas toujours le temps de retourner dans mes livres lorsque je manque de perspective ou que ça fait 13 mois que je n'ai pas dormi plus de deux heures en ligne (ha!), je me suis fait un petit outil. 10 choses super simples mais vraiment essentielles pour moi pour rester sur la bonne voie. Des petites notes simples mais puissantes qui me permettent de revenir vers moi, de me poser, de faire le "shift" mental dont j'ai besoin pour me retrouver. Si ça vous intéresse, je l'ai mis dans ma boutique juste ici. À la fin des 10 essentiels, j'ai mis un exercice pour vous, en bonus. C'est un exercice qui aide à mieux comprendre nos triggers, ces éléments qui nous déclenchent de grosses émotions. C'est. Pas. Facile. Mais cet exercice (qu'on peut faire et refaire au fil du temps et de notre cheminement) est vraiment simple et transformateur.

Faque c'est ça. Quand je me sens poche, je pleure un bon coup, puis je relis ça et je note. Je sors ça de mon cerveau. Mes épaules deviennent plus légères instantanément.

Bonne nuit <3