MES PENSÉES SUR LES ÉCRANS

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Ce texte...je l'ai entamé il y a déjà deux ans. On m'a demandé à plusieurs reprises mon opinion parentale sur la télévision, les écrans, les téléphones intelligents. Je trouve ça bien difficile de l'écrire parce que, bien que je trouve cela important pour ma famille, cette décision ne concerne que notre famille. Les contextes familiaux diffèrent tellement d'une maison à l'autre que je considère que cette décision est très personnelle. Ce choix est celui de notre famille, parce que c'est ce qui nous convient. Je ne dis pas que c'est ce qui doit se faire, surtout pas. Et je suis surtout pas une experte.

C'est ce qui nous convient, pour nous et notre petit cocon. Et c'est certainement ouvert à évoluer avec le temps. Les enfants qui grandissent emmènent de continuelles réflexions sur les décisions prises et on est en constant état d'adaptation. Mais je ressens, devant cette question, un profond malaise.

Mes enfants n'écoutent pas la télé.

Ils ne sont pas non plus ignorants. Ils connaissent l'existence de ces produits. Nous avons une télévision dans le salon (j'aimerais tant qu'elle soit dans une autre pièce ou encore cachée! Ça viendra peut-être un jour), un iPhone, un iPad, un ordinateur. Les enfants savent nommer ces choses et connaissent leur utilité. Un iPhone, c'est un téléphone pour parler à mamie ou grand'mama ou prendre des photos. Un ordinateur, c'est pour travailler. La télé, c'est pour regarder les bonhommes jaunes quand on a la gastro. Ils savent également que ce ne sont pas des produits qui leur sont destiné au quotidien, et ce, depuis leur naissance. Puisqu'ils n'ont jamais eu ces éléments disponibles dans leur vie quotidienne, ils n'en ont simplement pas l'habitude.

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Et quand je dis que mes enfants n'écoutent pas la télé, je dois préciser que nous ne sommes pas non plus trop sévère dans l'application de cette règle : gastro familiale? Petit film. Une soirée chez les autres et les enfants écoutent un film? Super, quelle activité excitante et différente du quotidien!

L'idée est que nous ne voulions pas créer une habitude, un besoin au quotidien chez nos petits. Évidemment, quand nous avons commencé à discuter de cette idée, quand j'étais enceinte de Henri, c'était parce que nous éprouvions un grand malaise devant des enfants zombifiés devant la télé et aussi parce que ça ne faisait pas partie de nos habitudes de jour (nous écoutons parfois des séries ou un film le soir, mais la télé n'est jamais ouverte de jour).

C'est ça, en fait. Ce qui facilite, c'est que notre télé n'est jamais ouverte. Si ce n'est de Netflix, nous n'avons aucun poste de télé. Parfois elle est ouverte et des photos de famille y défile quand nous écoutons de la musique. Ça crée alors une belle opportunité pour se rappeler des souvenirs et leur intérêt pour cela ne dure généralement que quelques minutes seulement. La même règle s'applique en ce qui concerne les jeux (qu'ils soient catégorisés éducatifs ou non) sur le iPad ou le téléphone. Il n'y en a aucun d'installé sur nos appareils. Ça règle donc la question. Je ne suis pas convaincue que ce soit réellement éducatif et ces appareils sont tellement accrocheurs que je ne suis pas pressée qu'ils les découvrent. Toutefois, lorsqu'on est allé en Californie quand H avait 9 mois, nous en avions installé deux sur notre téléphone, au cas où on serait vraiment mal pris. On n'en a pas eu besoin finalement alors je les ai supprimé au retour.

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J'essaie sincèrement d'encourager mes petits à jouer de façon autonome, à apprendre à se divertir sans avoir recourt à ces écrans. Je pense que ça se joue dans la petite enfance. Et bien que je n'entrerai pas là-dedans ici, j'ai fait de nombreuses lectures basées sur la science qui ne font que me convaincre encore plus de ce choix. (Si le sujet vous intéresse, plusieurs articles concernant ce sujet sont enregistré dans mon tableau Pinterest et le chapitre sur le sujet dans le livre Nurture Shock est excellent). Et si vous avez envie d'en discuter, nous pouvons ouvrir un dialogue respectueux sur le sujet dans les commentaires!

Nous avions décidé, à la naissance de H, que la "règle" sur les écrans serait appliquée jusqu'à deux ans. Nous avions fait plusieurs lectures (qui ne faisaient que solidifier notre désir que les électroniques ne fassent pas partie de leur quotidien). Et quand H a eu deux ans, nous n'avons jamais ressenti le besoin de changer notre dynamique. L'habitude était bien ancrée.

Ainsi, H a écouté quelques fois des extraits de film depuis qu'il a deux ans, mais ces moments se comptent sur les doigts d'une main. J'ai remarqué que, chaque fois qu'il a écouté un peu de télé ou presque, il était pas mal cranky ensuite, ne savait plus quoi faire, chignait et se lamentait. C'était durant ces moments qu'il avait ses plus grands écarts de comportement. Ça ne m'a vraiment pas donné envie de lui en offrir une plus grande quantité, au contraire. Cela a confirmé notre choix de ne pas donner accès aux écrans à nos enfants.

Je comprends que parfois, on se sent dépassé et que la télé peut permettre de souffler un peu, de prendre un break. Durant la première année de vie de H, je voulais tout faire pour me tenir loin de cette porte de sortie, parce que j'avais peur de la trouver facile, tentante et donc trop intéressante. J'ai donc combattu cette envie qui me prenait parfois de l'installer devant la télé car l'idée me dérangeait fortement. Je n'aime juste pas le voir hypnotisé. Et vous savez quoi? Cette idée ne me passe même plus par la tête. Comme pour tout le reste, c'est souvent une question d'habitude. Et aujourd'hui, au lieu d'être pour le tenir calmé pendant que je fais autre chose, si jamais H écoute un extrait de film, c'est spécial, festif. Paul, lui, n'a pas encore eu droit à de la télé du haut de ses 14 mois.

Et par ricochet, il y a toute sorte d'avantage indirectement relié à cela. Les personnages de Disney et les produits dérivés ne sont pas entrés chez nous. Ça peut paraître égoïste de ma part, mais je trouve cela tellement agressant, je n'en veux pas chez moi tant que je le pourrai. Pas de vêtements Cars ou multiples gogosses du genre. Je suis assez fière (mais je ne le dis pas hihi) que H ne sache PAS c'est quoi, Cars. Et vous savez quoi? Tant qu'il est tout petit, ses amis ne font pas la différence du fait qu'il connaisse ça ou non. On évaluera la situation de la pression sociale quand ça sera le temps.

En attendant, les vêtements des enfants sont neutres et pas stéréotypés, les jouets sont sobres et mon oeil en est bien reposé. Et je pense bien que même s'il connaissait et demandait ce genre de vêtements, je ne pense pas que je cèderais et que j'en achèterais. Je trouve ça affreux. Et généralement, il n'est pas avec moi ou ne s'en rend pas compte lorsque j'achète ses vêtements. Pour le moment, il n'est pas du tout intéressé à choisir lui-même ses vêtements, même si je l'invite à le faire tous les jours. On verra quand je serai confronté à cette situation.

D'un autre côté, nous essayons aussi de ne pas créer d'événement autour de quelque chose de nouveau. Le fait qu'ils ne soient pas trop sujet aux publicités et ne connaissent pas trop les personnages de film aident à diminuer certaines envies qu'ils pourraient avoir. H remarque toujours quand il y a quelque chose de nouveau et bien que parfois je sois super excitée parce que j'ai déniché de quoi qu'il va adoré j'en suis convaincue, j'essaie de rester calme et posée en lui expliquant cette nouveauté. En tout cas, ce n'est pas toujours évident mais ça rejoint ma pensée concernant ma réflexion concernant le matérialisme chez l'enfant.

Parfois, notre entourage nous mentionne que les enfants devraient pouvoir profiter de la technologie moderne, que ça fait partie de leur culture, qu'ils arriveront à l'école et qu'ils seront "en retard" par rapport aux autres. Vraiment? Mes enfants ont 14 mois et 2 ans et demi. Leur culture, actuellement, c'est de jouer avec des amis, d'apprendre et découvrir ce qui se cache dans les relations humaines, d'explorer la nature, les arts, la vie quotidienne. D'apprendre à manger correctement, à cuisiner, à aller au toilette. Leur monde est tellement REMPLI de découvertes passionnantes. Je trouve qu'il n'y a pas de place, pour le moment, pour l'électronique. La vraie vie, tangible, palpable, est là. C'est déjà tellement gros, grand, beau. L'ennui? OUI SVP! Explorer dehors, se salir, faire une maison pour les escargots? OUI.

Un n'empêche pas l'autre, peut-être, mais je trouve que le quotidien va si vite que je trouve sincèrement qu'il n'y a pas encore de place pour cela dans leur petite vie. Et on s'entend, les tablettes sont si faciles à utiliser de nos jours qu'ils ressentiront peut-être un malaise de 15 minutes quand ils arriveront à l'école et que leurs amis constateront qu'ils ne savent pas s'en servir. Parce qu'après 15 minutes avec ça dans les mains, c'est tellement intuitif, ils seront ok (j'espère tellement qu'il n'y aura pas d'écrans dans leurs écoles au primaire, ah la la). La petite enfance, c'est tellement court! Ils ont toute le reste de leur vie pour les écrans. Je ne suis pas pressée que cette partie de leur vie commence.

On jase?