LETTRE À MON FILS
Je suis sur le point d’exploser. 40 semaines et un jour de grossesse, au moment où j'écris ces lignes. j’ai des pieds d’éléphanteau, une bedaine qui pourrait aisément cacher des triplets, une patience particulièrement limitée.
et toi, tu es là, devant moi, avec moi, toute la journée, tous les jours. tu souris, m’invites à jouer aux blocs assis à côté de toi, heureux comme ça ne se peut pas, tout le temps.
« maman, maman, maman, maman » que tu me répètes, avec ton petit doigt qui pointe rapidement le sol à côté de tes foufounes, un énorme sourire qui traverse ton visage. je m’accroupie du mieux que je peux pour jouer avec toi lorsque tu m’invites de la sorte, puisque la plupart de tes jeux, tu les fais seul, bien concentré. je tente alors d’oublier ma veine cave coincée et mes jambes enflées, et ensemble, on construit des tours, des tours et des tours.
pendant ces moments partagés, je te parle de ton petit frère qui est sous le point de chambouler ta petite existence. il arrive d’un jour à l’autre, d’une heure à l’autre peut-être.
un ami! enfin un ami qui sera avec toi TOUT LE TEMPS. parce que, des amis, tu aimes ça. quand ton cousin vient te visiter, ça prend deux semaines au moins pour que tu cesses un tant soit peu de demander noah.
- « noah dehors? »
- « noah dodo? »
…
non, noah est à la maison, pis elle est loin, sa maison. et isaac, tu te demandes? il vient souvent jouer, mais pas assez à ton goût, je le sais. et il vient d’avoir un petit frère, lui aussi, alors il faut lui donner un peu de temps (et peut-être aussi un permis de conduire à maman, pour se rendre à sa maison un peu plus souvent).
heureusement, on a les amis au parc. quand maman est assez en forme pour monter la côte pour se rendre au parc scott, c’est le bonheur. je le sais, il n'y a pas si longtemps, maman t’y emmenais tous les matins. avec joie, café à la main. cétait un de ses petits bonheurs du matin, de s’assoir sur le banc et t’observer t’amuser comme un fou. te regarder courir vers les amis (même ceux de 30 ans -_-), le sourire fendu jusqu’aux oreilles, les yeux écarquillés de bonheur.
TU VEUX TELLEMENT.
le charme à fond la caisse, tu t’approches des inconnus avec confiance et bonne humeur. tu leur tends tes jouets, le caillou au fond de ta poche, ton gobelet d’eau. la vie partagée avec des amis, c’est le summum.
j'admire cette confiance en toi que tu as. cette confiance qui te permets d’aller vers les étrangers sans que ni maman ni papa ne te suivent, ou ne t’y encouragent. et tu ne sembles jamais les déranger. au contraire. avec joie, les gens entrent en conversation avec toi, partage des moments et des rires, invitent leurs enfants à te suivre.
et toi, tu adores ça. tu ris aux éclats, jases de tout et de rien et reviens vers maman, heureux comme ça ne se peut pas. Je reçois alors une myriade de bisous. tes yeux brillent. je n'ai pas hâte au jour où je devrai commencer à t'expliquer qu'il faut parfois se méfier des étrangers.
mon garçon, tu portes ton surnom de monsieur Bonheur à merveille. plus tu vieillis, mieux il te sied, même. que tu sois seul avec maman, au restaurant, au parc, dans les jeux d’eau ou sur les plaines, tu es patient, heureux de vivre, heureux d’observer le monde, heureux d’y prendre part. tu partages des sourires, des regards heureux et des babailles à tous ceux qui voudront en recevoir. C'est beau de voir les gens sourirent lorsqu'ils te croisent.
j’admire que tu sois si positif, si confiant, si sensible du haut de tes 18 mois.
chaque jour, t’observer m’inspire à aborder la vie de façon plus positive, à partager, à profiter de la beauté des petits moments encore plus. te mettre au monde m’a donné beaucoup de confiance, et te voir grandir et devenir ce petit être merveilleux m’en donne encore plus. merci, henri. c’est une belle leçon de vie que tu me donnes tous les jours. depuis le premier jour.
pourquoi ne pas sourire et simplement être heureux? tu as bien raison, fils.
j’espère que tu accueilleras ce petit frère, qui arrive d’un jour à l’autre, avec le même bonheur. que tu en parleras et voudras t’en occuper avec la même passion que tu as pour ta bout’choux, alfred, ton bébé à toi. que tu lui inspireras cette grande joie de vivre. ton frère te regardera bientôt comme un modèle, il voudra faire comme toi et te suivre dans tes aventures. il n’aurait jamais pu trouver un meilleur grand frère pour le guider dans ses jeunes années, et peut-être toute sa vie, même. merci de nous permettre de voir la transition de notre famille vers une famille de quatre si aisément. nous plongeons dans cette aventure confiants et sereins et c’est en grande partie grâce à toi et ta personnalité incroyable.
YOU ROCK HENRI BOO!