BANLIEUE ET AMOUR POUR LE VIVANT

« Our challenge isn’t so much to teach children about the natural world, but to find ways to sustain the instinctive connections they already have. » - Terry Kraut Wurst

Tranche d’un quotidien ordinaire en banlieue.

Hier, je me suis sentie bien irritée de voir les écureuils littéralement vider en moins d’une heure la mangeoire de graines pour les oiseaux.

Paul, parfaitement harmonisé à tous mes ressentis #sensibleetstrongwilled, me dit, les yeux dans l’eau « Maman, laisse-les tranquille. Pourquoi tu fâchée contre eux, maman ? Ils mangent, comme les oiseaux ! Je les aiiiiiiiiiiime »

Le vois-tu, comment nos enfants sont nos plus grands guides ? Pendant une demi-journée, j’ai eu cette « lutte » qui me mettait de mauvaise humeur parce que je voulais voir MES cardinaux, mésanges, chardonnerets et autres créatures que JE trouve magnifiques et intéressantes dans ma cour, au détriment d’une autre créature - qui on s’entend est aussi très très cute quand on y prête attention.

Le vois-tu, l’entitlement et l’état de séparation intérieur, le « me versus them » dans lequel je me suis retrouvée ? Je me suis sentie même légèrement honteuse d’être tombée dans cette « lutte » très très banlieusarde.

Ok oui je sais je sais, rationnellement, ce n’est pas top de nourrir les écureuils et mon but ici n’est pas d’encourager cela. L’idée est de remarquer la tendance NATURELLE des enfants à être dans l’accueil, l’amour, la compassion pour le VIVANT, sans jugement. À voir la vie avec des yeux plus grands que ceux des adultes, plus vrais, plus ouverts.

J’ai regardé P et je l’ai remercié de me rappeler de voir la vie autrement, la nature pour tout ce qu’elle est. Ne lui dis-je pas constamment que nous sommes de la nature, nous-mêmes ? L’écureuil aussi. À la place d’être dans une posture intérieure de « lutte » contre les écureuils, on s’est plutôt mis en posture de recherches d’idées pour attirer les oiseaux et laisser moins de possibilités aux écureuils de tout manger. On va adapter notre environnement - comme on fait avec les enfants, plutôt qu’entrer en lutte. Ce n’est pas encore au point, mais j’ai retrouvé ma posture intérieure d’admiration, d’accueille, de curiosité et d’ouverture pour tout le vivant.

Merci, Paul.

Elisabeth Simard