J'en ai glissé un mot l'an passé dans mon article concernant le lutin coquin et pourquoi je ne le laisse pas entrer chez moi. J'ai envie de jaser de quelque chose qui me rend mal à l'aise : faire croire au Père Noël à nos enfants. Ouin. Pas tant le fait qu’ils y croient d’eux-mêmes, mais plutôt du fait de forcer la chose sur eux.

Devrait-on faire croire ou laisser nos enfants croire au Père Noël?

Un sujet délicat à aborder.

Je sais bien que plusieurs ne seront pas d'accord avec ma position et c'est très bien ainsi, le monde est plus joli dans la différence. On était même pas d'accord au sein de mon propre foyer!

Toutefois, j'ai envie d'en jaser, tout en ouverture et en douceur parce que c'est une question que je trouve importante. Ici, je partage ma position, prenez ce qui vous inspire tout simplement. C'est vraiment sans jugement. J'ai fait une petite vidéo parce que c'est trop nuancé comme sujet, il me semble. Et en-dessous, ici, j'exprime plus clairement ma pensée (finalement je pense que je suis plus claire à l'écrit ahah!).

L'imaginaire et le jeu, ce sont des éléments fabuleux de l'enfance. Ils n'ont pas besoin de nous pour s'imaginer un tas de magnifiques histoires. Je pense que les enfants ne bénéficient pas vraiment du fait que le Père Noël (ou autres personnages qui n'existent pas chez nous comme la fée des dents ou le lapin de Pâques) soit présenté comme réel, comme véritable. Comme pour la plupart de nos décisions en ce qui concerne nos enfants, nous esssayons de penser à long termes, the big picture, et la relation que l'on bâti avec eux chaque jour. En gros, j'ai dit la vérité à mes enfants concernant le Père Noël parce que :

• Les enfants sont profondément intelligents. La plupart réalise rapidement d'eux-mêmes, à un jeune âge, que ça ne se peut pas. Et là, ils se disent qu'on leur a menti tout ce temps. Que c'est ok, de mentir, dans le fond. Pour le fun. Plusieurs en souffrent, en sont profondément attristés. Certains s'en fichent, je sais bien. J'ai pas envie de prendre cette chance-là, surtout maintenant que je vois que la magie est là à 100 % sans le mensonge.

• De laisser les enfants dans le brouillard par rapport à ces personnages me donne l'impression de ne pas leur donner tout le crédit qui leur revient en terme d'intelligence, de perspicacité.

• Le plus important pour moi, dans cette approche, c'est surtout le fait que je tiens profondément à ce que mes enfants aient confiance absolue en ce que je leur dit, parce que j'essaie de leur dire la vérité, au meilleur de ma connaissance. Je ne vais pas dire, cette année, le contraire de ce que je leur ai dit les années précédentes #messagetoutconfu. Je n'ai pas envie, au nom de l'imaginaire (qui n'a pas besoin de ce mensonge pour vivre et être fantastique), de mentir à mes enfants, ça ne me rend pas à l'aise. Je veux que mes enfants sachent au plus profond d'eux-mêmes tout le respect que je leur porte, qu'ils peuvent avoir profondément confiance en moi et que je tiens à notre lien, et au fait qu'il soit le plus sécure possible. Peut-être qu'il ne s'effriterait pas de ce mensonge, peut-être que oui. Je n'ai pas envie du tout d'aller vers là. J'ai l'impression de respecter l'entièreté de ce que sont mes enfants.

• J'aime ça, que les cadeaux proviennent de personnes qui existent et qui s'aiment. Pas d'un personnage qui apporte un tas de cadeaux à tout le monde pour aucune raison. C'est vraiment mettre un gros accent sur les cadeaux, quand même.

ET LA MAGIE EST LÀ. Les rituels de Noël chez nous INCLUENT le Père Noël. Nous jouons à croire au Père Noël. Nous lisons un tas d'histoires de Noël et le Père Noël est bien présent. Les enfants sont les rois des jeux imaginaires, aucune inquiétude à y avoir. Nous lisons des livres de Noël, laissons biscuits et thé/lait sous le sapin le 24 au soir, déballons un présent le 25 au matin. Tout est là, sauf le mensonge et la déception, dans quelques années. Il existe dans notre imagination, nos coeurs. Pas dans la vraie de vraie vie. La magie est partout, je n'ai pas besoin de la mettre en scène.

C'est le fun, jouer à y croire!