BUSYNESS IS A STATE OF MIND
Oscar n’a plus de problème de santé (ou plutôt, son reflux sévère est bien contrôlé, et j'ai pris mes aises avec le régime d'éviction de la protéine de lait, bovine et le soya). Il est de plus en plus zen, s’améliore lentement au niveau du sommeil. Henri m’aide allègrement de son plein-gré. Paul fait preuve d’une grande empathie. Mon amoureux n’a plus d’attelle pour tenir son épaule post-chirurgie. L’allaitement se place bien, l’inquiétude que l’histoire se répète est derrière nous. Je me sens revivre, je me sors du brouillard chaotique des derniers mois, où je ne me comprenais plus, ne voyais plus clair, où les événements ne faisaient que s’enchaîner, où notre famille souffrait clairement d’une fièvre familiale.
La semaine dernière, Pete est parti pendant 2 jours, est revenu une journée puis est reparti à l’extérieur pour 4 autres jours. Je me devais donc de tenir le fort.
J’avais peur. Peur, parce que je ne comprenais pas pourquoi je me sentais comme je me sentais. Comment ça se fait que je suis encore trop dans ma tête? Incapable de me poser? Perdue et étourdie? Effrayée de sortir?
J'étais pognée dans ma tête.
Je me répétais tout ça, les jours avant qu’il ne parte. Soudainement, je me suis dit « Arrête donc. Dis dont à ta tête que tout baigne. »
J’ai pris un grand respire, j’ai détendu mes épaules, je me suis dit « I got this ».
Mon esprit s’est calmé, j’ai focalisé sur ce qui comptait : au cours de la semaine seule avec les gars, tout ce qui compte, c’est notre rythme à nous, bien ancré pour que les choses coulent d’elles-mêmes, que les gars anticipent, que les transitions se facilitent. Du doux pour mes garçons et moi, du simple : jouer dehors, bien manger, lire des livre, dessiner.
J’ai mis mon cerveau à off.
J’ai mis à off ma tendance à tout analyser.
j’ai mis à off les inquiétudes et les craintes.
J’ai tourné mon regard vers mes enfants.
J’ai décidé d’arrêter de penser et de dire que j’étais trop occupée avec mes trois enfants, la maison, mes trop nombreux projets. J’ai décidé d’arrêter de dire que c’était trop.
Je suis tannée de dire que j'ai trop de choses à faire.
J’ai décidé de laisser couler les choses un peu.
J’ai laissé tomber zieuter sur les réseaux sociaux ou lire un Xeme article sur tel ou tel sujet. J’ai laissé tomber regarder mes courriels 8 fois dans la journée ou scroller sur Facebook. J’ai fermé Netflix. J’avais alors de la place pour tout le reste. Parce que c’est ça que je fais, quand je suis trop brûlée et dépasser par la vie. Et tout ça, ça me rempli le mental, fait sentir que tout est too much.
En réduisant ainsi le flot de mes pensées, je me suis calmée. Je me suis détendue. En décidant d’arrêter de penser que tout était too much tout le temps. Parce que, dans le fond, je ne le savais pas trop, si c’était réellement too much. Je n’avais pas vraiment essayé encore d’être maman de trois plus que quelques heures à la fois.
Je le sais que cette impression de too much est due à ma fatigue intense, mon épuisement profond engendré par les mois passés. Ma tête est restée coincée là-bas.
J’ai décidé d’arrêter de laisser mon esprit DIRE qu’il était trop plein.
Je suis tellement contente d’avoir essayé. D’avoir décidé de slaquer mon flot de pensées.
Parce que cette semaine-là, seule avec mes enfants, a été douce. Les choses ont coulées d’elle-mêmes, la plupart du temps. Les enfants savaient ce qui s’en venait à chaque étape et moi aussi. On pouvait arrêter de penser et juste être. Ensemble. Ça a facilité les transitions pour tous.
Des fois, on est tellement intensément dans la pensée qu’on est busy busy busy qu’on ne réalise plus les petites pauses suspendues ça et là dans nos journées. On ne les ressent plus, on ne les savoure plus. Nos épaules restent crisper et on reste coincé dans notre cerveau.
Simplifier, planifier un peu, puis mettre mon cerveau à off pour savourer ces moments, c’est ma meilleure recette pour le slow living dans toute sa splendeur.
Je suis pas une superwoman. Tellement loin de là. Je déteste la performance, la perfection me pue au nez. J'apprends à laisser-aller certaines choses et je tiens à m'améliorer comme personne, comme mère. La balance entre les deux demande parfois de l'acrobatie mentale.
J’étais contente d’être un phare pour mes enfants durant cette semaine-là. D’être assez calme pour être le plus patiente que je le pouvais (je ne suis pas encore moi-même complètement de ce côté, ça s’en vient!). De prendre le temps de les coucher, le soir. De trouver des moyens pour que ça fonctionne et de reprendre confiance en moi en tant que mère de mes enfants. D’essayer et de réaliser que je suis capable, dans le fond. Blottie contre mon beau Paul, Oscar dans les bras qui fait son interminable tétée de dodo, Henri dans son lit juste à côté. À se dire des mots doux, à laisser venir le sommeil. C’était pas tout parfait, mais c’était doux. Ça faisait longtemps que je n’avais pas pris cette place auprès de mes enfants.
Et au final, ce calme mental que je me suis imposée m’a permis d’en faire plus. Ben oui! De faire plus!
Comme je ne gaspillais plus de longues secondes à dire que j’étais dépassée, occupée, perdue, j’avais plus de concentration, j’étais beaucoup plus groundé.
J’ai eu le temps d’avancer mes projets, de tenir la maison calme et rangée, de cuisiner, de lire un livre et de serrer mes enfants contre moi pour les aider à passer à travers leurs grandes émotions de tout-petits. C'était pas parfait. J'ai crié, une ou deux fois. J'ai pleuré aussi. Mais globalement, c'était doux. Plus doux que je ne l'imaginais quand j'étais terrorisée à l'idée que petit mari parte.
Il faut que je botte les fesses de mon mental, de temps en temps.