Elisabeth Simard

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ACCOMPAGNEMENT À LA PROPRETÉ - PARTIE 2

La partie 1 de ce texte se trouve juste ici.

Comme je l’ai mentionné dans mon premier texte sur la propreté, j’ai eu une approche assez différente pour proposer et accompagner mes enfants dans cet apprentissage. Avec Paul, nous avons commencé beaucoup plus tôt, durant sa période sensible (12-18 mois selon Maria Montessori). Et selon la philosophie de l’hygiène infantile (elimination communication), on peut aisément accompagner notre enfant vers la propreté dès la naissance.

Dès son plus jeune âge, j’ai observé les signes subtils chez Paul m’indiquant qu’il faisait peut-être pipi ou caca (micro pause dans ses jeux, visage rouge, isolement, etc.). Dès lors, je lui mentionnais calmement qu’il était en train de faire son besoin. Puis je changeais sa couche immédiatement afin qu’il ne s’habitue pas à la sensation d’une couche souillée. Je me suis aussi efforcée de ne pas avoir de réactions négatives autour de ses besoins (faire une face à cause de l’odeur, mentionné que c’est dégueux, que ça pue, etc.). J’ai essayé (des fois ce n’est pas facile!) de demeurer neutre.

Quand Paul avait environ 12 mois, il est devenu obsédé par la toilette. Il suivait Henri ou moi dès qu’on devait y aller et était vraiment enthousiaste. Ça été mon élément déclencheur pour bien préparer l’environnement et entamer de petits accompagnement autour de cet apprentissage. Un environnement préparé est une des clés de la pédagogie Montessori, prodiguant à l’enfant des conditions nécessaires lui permettant d’accomplir son objectif dès le début de l’aventure.

À cet âge, les changements de couche n’étaient pas agréable et il chignait et se débattait. Nous avons donc commencé à les changer debout (oui, les numéros 2 aussi!). Ça a aidé, en plus de ressembler au nettoyage après avoir fait un besoin dans le pot.

J’ai donc installé, dès ses 12 mois, le pot dans la salle de bain ainsi que dans la salle à manger (dans notre aire de vie principale). À côté de chaque pot, j’ai installé un panier dans lequel se retrouvent ses bobettes d’entraînement ainsi qu’un livre, s’il a besoin de s’occuper un peu. Il peut être intéressant aussi de mettre quelques linges et une bouteille de nettoyant pour accompagner l’enfant dans le nettoyage des petits accidents.

À ce moment, il ne marchait pas encore que déjà il s’installait sur le pot pour imiter. Je ne lui enlevais pas encore sa couche. Je lui expliquais que c’était pour faire ses besoins. Je ne le forçais pas à demeurer sur le pot pour attendre un quelconque pipi. Il y allait à sa guise. Je me suis plutôt gardé un rôle d’accompagnatrice et d’observatrice. Sa satisfaction personnelle d’aller sur le pot, puis d’y faire pipi étaient bien assez grande pour qu’il veuille recommencer (bien que maintenant il me montre systématiquement tous ses besoins faits dans le pot ahah!). 

En tant que parent, des fois, on a parfois tendance à bloquer les idées naturelles de nos petits, sans trop nous en rendre compte. On trouve ça bien cute et après on lui dit que c’est assez. On est prêt à passer à autre chose dans notre journée. J’ai essayé de faire un effort pour respecter son obsession pour la toilette et le pot, lui permettant de tirer la chasse d’eau ou de s’asseoir dessus aussi longtemps et souvent que voulu (un petit marchepied près de la toilette est un bon outil!).

Je le sais, j’en suis consciente, j’ai eu la chance (et le désir) d’être à la maison avec lui assez longtemps pour investir du temps dans son accompagnement. De nos jours, c’est difficile de regrouper tous ces éléments : prendre un rôle de guide, fournir un environnement préparé dès sa période sensible et investir le temps nécessaire (surtout observer) pour le faire et ainsi pouvoir laisser l’enfant répéter aussi souvent qu’il le veut. C’est aussi difficile (mais primordial!) de se détacher des dégâts (inévitables), de les considérer normaux, corrects, acceptables. Nettoyer avec l’enfant, sans plus, lui rappeler qu’il vient de faire un besoin et qu’il faut aller au petit pot, puis passer à autre chose. Pas toujours évident quand tout va vite. 

Tranquillement, Paul s’est mis à nous indiquer clairement quand il faisait ses besoins. De 12 à 18 mois, dès qu’on était à la maison, je le laissais nus fesses ou en bobettes lavables d’entraînement (géniales car elles absorbent tout un pipi!) afin de faciliter son apprentissage. À ce moment, des fois il choisissait de venir sur le pot (je l’aidais à baisser et monter ses pantalons et couche s’il en portait une) et des fois, il ne voulait pas. C’était à sa guise. Je voulais surtout éviter toute association négative vis-à-vis du pot ou de la toilette. 

À 15 mois, il a fait son premier vrai pipi volontaire dans le pot et il a éclaté de rire. Il était vraiment fier.

J’ai essayé de comprendre son rythme d’élimination. L’observation est la clé. Vers 15-18 mois, ils deviennent peu à peu plus réguliers. Ça peut aider de savoir à peu près quand le numéro 2 s’en vient ;) À ce moment, je l’encourageais à venir sur le pot. Si rien ne se passait, il pouvait repartir. Je lui rappelle encore aujourd’hui de ne pas oublier d’aller sur le pot s’il a envie. Sans plus.

Plus le temps avançait, plus il avait du succès et de la fierté. Toutefois, il était plus ou moins intéressé à apprendre à s’habiller seul (donc à remonter son pantalon). Je savais donc que la « vraie » propreté n’était pas pour tout de suite. Dès qu’il a montré un intérêt pour monter/descendre ses pantalons, je lui ai montré la technique et l’ai laissé faire aussi souvent que voulu (sauf dans des endroits inappropriés, évidemment. Ça fait aussi parti de l’apprentissage). C’est une étape importante à maitriser pour être propre!

L’apprentissage pour Paul a donc débuté vers ses 12 mois et s’échelonne encore aujourd’hui. Entre 12 et 20 mois, le tout était plutôt sporadique, mais en constante évolution. Puis à partir de ses 22-23 mois, il fait la majorité de ses besoins dans le pot à la maison. Aujourd’hui, à 26 mois, il est propre à la maison (et durant de brèves sorties) et tout cela s’est fait subtilement et graduellement, sans avoir l’impression d’être dans une période d’apprentissage déterminée. Pas d’aura de négativité, pas de bootcamp. Juste un beau petit garçon qui apprend à prendre soin de lui-même.