Elisabeth Simard

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PRENDRE SON TEMPS.


Une cliente en consultation privée me disait qu'elle avait bien de la difficulté à ne pas se sentir pressée par le temps. Même si elle est à la maison avec ses deux tout-petits, et qu'au fond, la majorité du temps, elle n'a pas d'heure précise où elle doit arriver quelque part, elle se sent à la course, coupable de ne pas "arriver à temps", même à la maison.

Cette pression sociale qu'on doit, chaque jour, accomplir toute une myriade de tâches, d'activités, d'actions...

Je ne sais pas pour vous, mais moi aussi, il y a 7 ans, j'avais de la misère à me dire que c'était tout à fait ok de réduire la quantité dans ma to-do (ma "tout-doux" comme l'appelle si bien mon amie @gen.pare ). Que c'était correct de prendre mon temps pour faire les choses qui me tiennent à coeur, et d'apprendre tranquillement à apprécier faire les petites choses très mundane du quotidien à la maison. Que c'était ok si c'était un apprentissage, ce nouveau rythme. Que c'était bon, au fond. Je ne parle pas ici de laisser-aller, de ne rien faire, de tout laisser tomber. Non. Non. Mes standards pour ma qualité de vie sont là, importants pour moi.

Ce que je réalise, c'est que ces standards, je les ai déterminé pour qu'on se sente bien nous, notre cocon familial. J'ai délaissé plein de choses et instaurer d'autres éléments importants pour nous. Je leur ai permis de se mouvoir dans le temps, de les laisser un peu aller puis de les reprendre quand c'était le temps. Ce qui m'a aidé beaucoup, ce n'est pas de mettre en place des systèmes complexes d'organisation et d'efficacité pour "y arriver", pour arriver à tout faire. À la place, j'ai épuré, j'ai simplifié. J'ai remis à l'avant-plan ce qui comptait réellement et j'ai laissé aller le reste.

J'apprécie et savoure cette construction qui continue de grandir, de s'étirer, de se muter et de bouger au gré des saisons de nos vies. J'essaie chaque jour de l'apprécier. D'apprécier toutes ces petites dépenses, délaisser ces tentations qui au final se mettaient aussi entre nous et notre vie "idéale". Ça aussi, je l'apprécie comme ça se peut pas.

Ça se construit. Petit à petit. Et on a le droit de prendre notre propre rythme, notre lenteur qui sera peut-être plus rapide que le voisin ou plus lente que notre cousine. C'est notre histoire à nous. On a le droit de ne pas se sentir pressé à vivre notre vie.

PS. Si c’est difficile à appliquer et construire, pour toi et ta famille, qu’est-ce qui se met entre toi et ceci, selon toi? Les commentaires sont là pour entamer la conversation, si tu en as envie.