WALK BABY, WALK
P marche maintenant depuis une semaine environ. Chaque jour, il prend confiance et choisit de plus en plus souvent la marche au lieu de la marche à quatre-pattes. Il est fier, concentré, motivé. De plus en plus. Il veut. Il est encore instable et un peu hésitant, mais il veut.
En allant chercher H à la garderie mardi, j'ai décidé de laisser le porte-bébé dans mon sac et de laisser P marcher pour se rendre à l'arrêt d'autobus puis jusqu'à l'entrée de la garderie (qui est pas mal loin). Certes, ça a pris du temps, mais rien ne nous pressait, on était en avance. On a eu du plaisir, on a regardé les autos et les arbres, mais pas les roches ni les cocottes ni les feuilles car P voulait marcher. Juste marcher.
En arrivant près de la porte de l'école, une des membre de la direction prenait l'air et nous a observé traverser (len-te-meeeeent) le stationnement jusqu'à la porte. Lorsqu'on était près d'elle, elle nous a gentiment dit qu'elle trouvait ça pas mal beau de nous voir marcher de la sorte. Et on s'est mise à jaser de l'importance du rythme de l'enfant, d'être à l'écoute, etc. (Je vous dis, plus je découvre et m'intègre tranquillement à la petite communauté entourant l'école de H, plus je suis conquise!).
Cette petite jasette m'a fait penser à cet article de blogue que j'avais lu il y a de ça bien longtemps mais qui avait particulièrement résonné en moi. Un article présentant une brève réflexion sur le confinement de nos tout-petits et sur comment ça ne semblait pas si naturel, dans notre culture, de laisser les tout-petits marcher dans les lieux publiques. Parce que tsé, c'est LONG.
Évidemment, j'utilise ma poussette régulièrement, même avec H. J'adore ma poussette double. J'habite en ville, je n'ai pas d'auto, je fais mon épicerie dans mon panier - j'en ai besoin.
Marcher, dans un lieu publique, représente tant d'apprentissage et d'exploration. Au-delà de la pratique du mouvement et du besoin de marcher, ils peuvent explorer, bouger, toucher, prendre contact avec les gens, apprendre à se conformer aux bonnes manières des lieux, etc. Ils font partie de l'environnement au lieu d'en être qu'un observateur passif.
Paul traverse clairement une période où il développe la marche. Il désire la perfectionner, il en est obsédé. Il progresse de jour en jour. Il proteste quand je le prends, surtout quand je l'assoie dans la poussette.
At the age of two years (Paul a tout juste 16 mois mais bon), the child has a need for walking that most psychologists fail to consider. He can walk for a mile or even two, and if part of it is up-hill, so much the better, for he loves to go up; the difficult points in the walk are the interesting ones.
But adults have to realize what walking means to the child; the idea that he cannot walk comes from the fact that they expect him to walk at their rate, and when he cannot, from the shortness of his legs, keep up, they pick him up and carry him to get the quicker to their goal.
But the child does not want to get anywhere; he just wants to walk, and to help him truly the adult must follow the child, and not expect him to keep up. The child has his own laws of growth, and if we want to help him grow, we must follow him instead of imposing ourselves on him*.
Dans notre monde où tout va vite, je n'ai pas le temps de prendre 3 heures pour faire l'épicerie avec un tout-petit qui se pratique à marcher. Pourtant, c'est si important. J'essaie donc de le libérer le plus possible, de lui donner de l'espace, du temps sans lui dire de se dépêcher, sans le prendre dans mes bras sans l'avertir. Sans explication. Ce n'est pas toujours évident, ou facile, mais ça me semble tellement de base. On en est rendu là, maintenant. Clairement.
Prendre du temps, chaque jour, pour au moins aller faire une petite marche dans le quartier avec lui, qui marche tant bien que mal dans son gros habit de neige. En plus de le faire marcher lorsque nous devons nous rendre quelque part, je veux qu'il puisse marcher spontanément, au grès de ses envies (et faire des Penny Walks!) :
[Children should walk] guided by attraction, and here education can help the child by introducing him to the colours, the shapes and forms of leaves, and the habits of insects, animals and birds...All these give point to his interest when he goes out and the more he learns, the more he walks*.
Comme l'écrit Kylie, forget the puzzles and get out walking. Montessori doesn't get simpler than this.
Vas-y, mon beau Paul. Marche, je te suis. Je suis juste derrière toi.
*Maria Montessori, Education for a New World