Elisabeth Simard

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DE LA DIFFICULTÉ À RESSENTIR DE L'EMPATHIE POUR SON ENFANT

Est-ce que c’est difficile d’être empathique envers ton enfant quand il a de grandes émotions ? Te sens-tu dérangée par ses émotions ?


Il est possible que cela prenne racine dans le fait que le besoin fondamental et universel d’être entendu et validé n’aie pas été répondu durant l’enfance.


Ce sentiment d’être invalidé pour tout et rien (et rappelons-nous que nous parlons de notre perception d’être invalidé et non entendu en tant qu’enfant, ça ne veut pas dire que nos parents n’essayaient pas à leur manière ! Cette perception est importante car elle réfère à notre réel ressenti d’enfant. Il est valide, ce ressenti!) a peut-être forgé une croyance comme quoi nos ressentis n’étaient pas important, que nous n’étions pas digne de recevoir cette empathie, ce respect profond.


Cette croyance profonde teinte maintenant notre regard d’adulte, car notre enfant intérieur croit que cette déconnexion de l’autre, ce rejet, est la normalité. L’expression des émotions par notre enfant vient peut-être activer cette blessure intérieure que nous portons. Cette immaturité émotionnelle que nous portons en tant qu’adulte fait en sorte que cela peut être difficile de ressentir de l’empathie pour son petit quand il traverse une grande tempête émotionnelle, surtout si elle n’a pas vraiment de sens à nos yeux d’adulte.


Ça active alors tout notre système qui se met en mode protection et cela devient challengeant - voir impossible - de ressentir cette compassion pour l’autre sans tomber dans la condescendance, le ridicule, ou de suivre cette pulsion profonde de fixer l’autre, d’apporter la solution immédiate ou de faire en sorte qu’il arrête sa forte émotion le plus rapidement possible. Une grande partie d’entre nous sommes des adultes portons ces blessures de déconnexion profonde (de soi et de l’autre), de ce split entre ce que nous ressentions profondément et la réponse de notre environnement.


Doucement, avec beaucoup d’amour, nous pouvons atténuer ce split profond en prenant soin de nous et en devenant de plus en plus conscient de ce paysage intérieur qui nous habite afin de s’offrir ce dont nous avons besoin.


Sur une base régulière, j’observe et reconnais d’abord les situations qui déclenchent en nous ces blessures, par la réflexion et l’introspection. En faisant cela, nous augmentons notre acuité dans le moment présent lorsque ces situations se présentent, et notre capacité à être moins réactive et plus dans l’accueil dans le moment. Je fais des réflexions à ce sujet dans mon journal, je fais le suivi de ce qui me déclenche et j’explore ce qui se cache en dessous.


Par exemple, quand mes enfants m’ignorent ou me parlent bête, cela active cette partie blessée de moi qui se rappelle comment elle se sentait souvent seule et isolée dans ses émotions et ses ressentis, enfant, cette partie de moi qui s’est sentie abandonnée et sans importance (pas besoin d’avoir eu une enfance terrible pour avoir ressenti cela, en tant qu’enfant, rappelons-nous cela!). Par leur comportement tout à fait normal, mes enfants activent ces vieilles blessures que je porte et qui activent à leur tour des peurs inconscientes. Dans ce moment, avec ma pratique de micro pause, je peux prendre quelques secondes pour calmer mon système nerveux et me rappeler que cette profonde envie de réagir fortement devant cette situation n’a rien à voir avec eux, mais qu’elle m’indique des choses importantes à propos de moi. Je peux alors activer mon adulte souverain et communiquer de façon plus appropriée pour l’âge de mes enfants. Plusieurs situations avec nos enfants peuvent activer ces morceaux de nous, ceci n’est qu’un exemple.

Dans le moment présent, lorsque ces situations surviennent, je me détache de la réactivité, activée par mon égo qui veut protéger mon enfant intérieur blessé. Je fais cela en prenant ma micro pause sacrée (mains au coeur, profondes respiration). Il y a d’autres façons de la prendre (se prendre dans ses bras quelques secondes, sauter sur place, se mettre de l’eau sur le visage, etc.).

Je remarque alors les attentes de mon enfant intérieur et je prends quelques secondes pour le rassurer, en activant la voix de mon adulte souverain (« Je te vois, je t’entends. Nous sommes en sécurité. Personne n’est en train de t’abandonner. We can do this. »). Je suis alors disposée à aller répondre au besoin de mon enfant, dans le moment présent, sans me perdre dans les dédales de mon passé ni me projeter dans un futur que je ne connais pas :)

Si tu veux explorer ton paysage intérieur et activer la voix de ton adulte souverain, je t’y accompagne dans INSCAPE xxx