Elisabeth Simard

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SIMPLICITÉ ET ENTOURAGE : EMBARQUER NOS PROCHES DANS NOS IDÉAUX #noeldoux

Embarquer notre entourage dans nos grands idéaux de simplicité, lenteur, minimalisme, ou peu importe l'étiquette qu'on leur donne, c'est, à mon avis, un art à pratiquer lentement, en douceur et tout en respect. On désire se sentir respecter dans nos valeurs et désirs de changement, de lenteur et de simplicité, et en même temps, on veut respecter les autres également. 

Une des choses principales que je garde toujours en mémoire lorsque je sens que mes valeurs profondes sont confrontées par celles des autres, tout aussi valables que les miennes, c'est que nous ne sommes pas tous rendus au même point dans nos vies, nous n'allons pas tous dans la même direction non plus, et nous ne percevons pas tous les choses de la même façon. Si cela fait des années que vous cheminer vers le minimalisme, le slow living et la simplicité, vous ne pouvez vous fâcher contre votre belle-mère qui suit ses traditions familiales depuis 35 ans et pour qui ces idées ne lui ont jamais effleurer l’esprit. Chacun son cheminement. À mon sens, il est de notre pouvoir d’être porteur de changement positif, dans la force tranquille que sont nos actions.

La chose la plus importante à mon avis, est de ne pas charcuter l'esprit des autres avec nos OH GRANDS PRINCIPES. À bat le débat moralisateur, notre message ne doit pas faire en sorte que l'autre se sente insulter dans ses principes et ses propres idées sont mauvaises. C'est condescendant et l'effet contraire de ce que l'on souhaite arrivera. Bienveillance, respect, douceur, ce sont les mots d'ordre.

 

GIVE LESS CLUTTER : SOIT LE CHANGEMENT QUE TU VEUX VOIR DANS LE MONDE

Une des meilleures façons d’influencer positivement notre entourage est de miser sur nos propres actions pour inspirer, pour semer des graines d’idées qui permettront aux autres d’entamer ou d’approfondir certaines réflexions.

Outre le fait de discuter de votre point de vue régulièrement avec vos proches, je crois qu’il est important de prendre la même voie que celle que l’on prône dans ce que nous donnons comme cadeau nous-mêmes.

 

UN TAS DE DISCUSSIONS ONE ON ONE, SUR LE LONG TERME

Ce qui fonctionne le plus pour nous, c’est de sauter sur les petites occasions qui se présentent, tout au long de l’année, pour discuter de nos démarches et pensées. Pas de faire la moral ou de dire que ce qu’on fait est mieux que ce que font les autres, non. Juste de mentionner certains souhaits, ce que l’on remarque comme comportement chez nos enfants et les pourquoi. Exprimer le tout de façon ultra personnelle, sous forme de réflexions, sans jugement. Et un petit peu à la fois ;)

FAIRE REMARQUER LES BÉNÉFICES DANS LE COMPORTEMENT DE NOS ENFANTS ET POUR NOUS-MÊMES

Ici, notre entourage voit réellement les bénéfices de ces valeurs chez nos enfants. Rares sont les crises ingérables pour plus de cadeaux, plus de ci ou ça, rares sont les immenses fatigues dont on ne peut plus se remettre. Ces choses, qui étaient des défis dans les débuts de notre vie de parents (embarquer notre entourage, je veux dire), sont maintenant facilement palpables par notre entourage.

Après un peu plus de 5 années à discuter de ces sujets avec notre entourage, les choses ont changé. Je veux dire par là que nous avons toujours prôné ces valeurs mais nous n'étions pas toujours supportés dans la démarche. Mais au début, tous ne voyaient pas les bénéfices que cela donnerait. Chacun évolue à son rythme. Je crois pertinemment que le respect est la plus grande clé dans ce cheminement.

Les relations humaines sont plus importantes que le nombre de cadeaux sous le sapin.

En entamant des rappels de ces discussions tout au long de l’année, nous pouvons facilement faire remarquer les résultats tangibles à nos familles. C’est donc de plus en plus facile de semer ces graines dans leurs esprits avant le temps des fêtes (et toutes autres célébrations au cours de l’année).

J’ai des enfants tout à fait normaux, et pourtant, il ne nous arrive presque jamais de ramasser un enfant en larmes parce qu’il n’a pas eu assez de cadeaux ou que son cadeau n’était pas assez bon pour lui. Ils sont habitués à ne pas compter, ne pas comparer. Cela passe par des explications sur le fait que certaines familles peuvent donner et recevoir plus que d’autres ; que leurs besoins et façons de faire sont différents des nôtres. Que les valeurs et les choses sont différentes d’une maison à l’autre. Ça ne leur enlève pas de valeur à eux-mêmes.

Quand on remarquer (si besoin est) à notre entourage la rareté de crises ou de larmes, de demandes perpétuelles ou d’ingratitude, en ce qui a trait aux cadeaux, ça parle en soi. On ne le fait pas en vantant nos enfants, mais en soulignant, si nécessaire, ces points lors des discussions autour du sujet (surtout pas au moment de déballer les cadeaux!). Croyez-moi, si votre enfant ne fait pas de crise et est reconnaissant en recevant un cadeau, votre entourage le remarquera. Pas besoin de vanter votre enfant (ça ne fera que choquer et fermer la conversation). Ces bénéfices sont visibles tout au long de l’année, puisque nos efforts de simplicité et de lenteur sont constants, quotidiens. Ça facilite grandement les périodes intenses comme le temps des fêtes et notre entourage le remarque aisément. Je ne peux vous que vous encourager à poursuivre les dialogues à cet effet, pour vous et vos enfants. Votre entourage, je vous le souhaite, constatera votre cheminement et ses bénéfices, et lentement, le respectera et embarquera de plus en plus.

Évidemment, je ne suis entrée en guerre contre personne et j’ai trouvé des compromis. Mes enfants reçoivent des jouets à Noël. Comme je le disais, je respecte la tradition de donner des cadeaux. Je l’aime beaucoup, même. Mais cela doit être réfléchi : des jouets ou des activités que nous avons suggérés, des vêtements dont ils ont besoin, etc. L’an dernier, pour son anniversaire, Paul a reçu des bottes d’hiver. Il en avait besoin. Sa grand-mère les lui a offertes même pas emballée (yé!). LA JOIE DANS LES YEUX DE PAUL, je ne vous dit pas! En plein mois de juillet, il a porté ses bottes fièrement pendant quelques jours puis on les a rangé ensemble avec les autres choses d’hiver. Il était vraiment content. Vous voyez pourquoi je tiens à conserver cette magie? Elle est possible chez tous les enfants, nous pouvons la réinstaurer, la chérir.

Pour nous, la limite du nombre est très ferme, très importante. Si elle n’est pas respectée, au moment de déballer, il m’arrive très souvent de cacher certaines choses que les enfants n’ont pas encore remarqué pour les laisser se concentrer sur ce qu’ils ont devant eux. Pour ce faire, je reste toujours proche d’eux lorsqu’ils déballent, j’évite les commentaires désobligeant (par respect pour les autres et aussi pour ne pas attirer l’attention sur ce que je suis en train de faire!). La plupart du temps, lorsque je fais cela, la personne qui offre ne s’en rend pas compte et tout passe comme dans du beurre. Lentement, mais sûrement, les quantités diminuent grandement et la qualité augmente. La discussion, l’échange et l’indulgence envers soi et envers les autres, c’est vraiment important. Nous devons respecter nos valeurs mais également celles des autres.

C’est un équilibre qui s’acquiert tranquillement, au fil des années. Les gens réalisent, peu à peu, que l’amour n’est aucunement dans le cadeau, mais bien dans les gestes, dans la présence. Ça vaut de l’or.

 

FOURNIR DES INFORMATIONS

Au delà des discussions personnelles sur le sujet, c’est-à-dire des discussions sur le fait que ces décisions sont importantes pour vous et votre famille, peut-être que votre entourage a besoin d’informations plus percutantes entourant ces choix de vie. Peut-être que des vidéos YouTube de psychologue expliquant ce qui se passe chez l’enfant dans des situations de surabondance et de grandes fatigues comme dans une période comme le temps des fêtes peuvent aider à faire passer votre message. L’impact psychologique de la surabondance d’objets sur le stress et l’anxiété de l’adulte est de plus en plus prouvé. Ça aussi, ça pourrait parler à quelqu’un de votre entourage.

Peut-être que c’est l’aspect financier qui touchera le plus certaines personnes. Ou encore les impacts environnementaux de toute ces abondances. Ou les impacts négatifs sur l’esprit de nos tout-petits. Ce n’est pas toujours évident pour l’entourage de comprendre les liens de cause à effets dans tout cela.

Je vous invite à réfléchir aux personnes que vous aimeriez le plus influencer positivement autour de ce qui vous dépasse le plus dans le temps des fêtes (surabondance/quantité, qualité, trop de fêtes, trop de fatigue, peu de connexion entre humains, impact environnemental, impact social, gaspillage, trop de dépenses, etc.) et de trouver la « twist » qui touchera le plus cette personne.

Par exemple, j’ai utilisé les arguments monétaires ainsi que de réduction du stress pour faire embarquer une personne en particulier dans nos idées. Cette personne, année après année, était hyper stressée et se mettait une grande pression de temps et financière pour offrir un Noël « comme ça devrait être ». En fait, en réduisant un tant soi peu, la pression s’est beaucoup réduite et l’idée du Noël comme il devrait être est toujours là quand même. Il y a simplement moins de gaspillage de bouffe, moins de pression financière ou de temps accordé à déballer des cadeaux. À la place, on mange un festin sans gaspiller, on déballe quelques paquets que tout le monde apprécie réellement et on a du temps pour jouer, jaser, connecter réellement. Rien de marginal, seulement de petits changements qui font que tout le monde se sent beaucoup mieux.

En résumé, je crois fortement qu’ouvrir le dialogue, ne pas forcer ni faire la morale pour ne pas attiser des réactions contraires à ce que nous recherchons sont des éléments primordiaux pour que notre entourage embarque, peu à peu, dans ces changements. Le respect, la patience, ils ne sont peut-être pas encore tout à fait prêts. Peut-être peut-on les questionner (gentiment, doucement) sur l’idée que, lorsqu’ils achètent un énième cadeau, est-ce réellement pour faire plaisir à l’enfant ou pour faire plaisir à eux-mêmes? Offrir un cadeau, être la personne qui crée la magie (même si elle ne dure que quelques minutes) peut être un sentiment difficile à se départir. Il peut être bon de faire remarquer la magie dans les yeux de l’enfant quand ce dernier passe du temps ou voit la personne en question, car elle ne l’a peut-être pas remarqué. Ensuite, incarner notre message et vivre de nos principes, démontrer les bienfaits (moins de stress, plus de patience, de temps, moins de dispute, moins de nettoyage/triage, plus de liberté).

Ce qui se crée quand on se libère des obligations qui nous pèsent est tellement bénéfique nous (et souvent pour nos proches) que ça vaut le coup de s’essayer. Tous rêve de temps, du retour de la passion et du plaisir. Et c’est si fréquent qu’à notre grande surprise, notre entourage comprenne, soutienne, accepte et même avoue trouver le tout trop lourd également. Il se peut même que cela ouvre à de plus grands changements pour votre cercle familial complet.

Je vous encourage à ouvrir le dialogue. Le partage, dans le respect, ça enrichie les perspectives de tous. Ça aide les gens, au fil des ans, à être de plus en plus réceptif aux changements et peut-être même les inspirer à faire de même!