Elisabeth Simard

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L'AUTONOMIE AU PETIT MATIN

Je suis présentement pratiquement à temps plein à la maison avec P et H. Bien que certaines journées soient chaotiques et que, parfois, je me sente complètement dépassée, j'adore ce choix.

J'en ai déjà glissé un mot à quelques reprises sur ce petit blogue mais je perçois mes enfants comme des êtres capables. Je les trouve grands, intéressés, impressionnants. J'essaie de les guider dans cette petite vie pour qu'ils puissent en tirer le maximum par eux-mêmes. J'aspire à ce qu'ils se bâtissent une confiance en eux, qu'ils apprécient accomplir des chose par et POUR eux-mêmes et qu'ils reconnaissent la satisfaction dans l'acte complété.

Pas une mince tâche, JE SAIS. Juste d'écrire ces mots je me sens, justement, bien dépassée, essoufflée.

Pourtant, dans la vie de tous les jours, c'est ce qu'on s'efforce de faire, dans un esprit de parentage facile et léger. Ça peut sembler un peu contradictoire, mais j'ai remarqué qu'au fil du temps, plus je prends le temps d'observer mes enfants en me tenant un peu à l'écart, plus je remarque des choses qu'ils sont prêts et dont ils ont l'intérêt d'accomplir par eux-mêmes. Au lieu de me battre contre cette force qui les occupe, j'essaie (je dis bien j'essaie, ce n'est pas évident) de les guider pour qu'ils apprennent à accomplir cette chose. Une fois ces actes acquis, MA VIE EST PLUS FACILE! Et oui, le easy parenting à son meilleur. Certes, ça prend de la préparation, du temps, du travail et bien de l'observation, mais on en sort tous gagnant au final.

Dans cet esprit, j'aménage la maison de façon graduelle pour suivre l'évolution de leurs petits mains et leur grand esprit. Je m'inspire fortement de la philosophie et science derrière Montessori. Une des première modification faite a été au niveau de la salle à manger.



Au matin, comme bien des enfants, H et P ont vraiment faim. Entre la préparation du biberon de Paul puis de son petit déjeuner, H se voyait obligé d'attendre.

C'est correct, attendre, il apprend la patience. Toutefois, quand un enfant de deux ans a faim, disons que ses jeux sont moins intéressants, et de ce fait, l'ambiance est un peu moins sweet. Les matins étaient ok, mais comme je recherche le calme et la douceur dans mes petits matins, ça ne me convenait pas trop.

 

Je me suis dit qu'il fallait que quelque chose change.

 

H était déjà très motivé lorsque venait le temps de mettre la table. J'ai donc misé sur cet intérêt et installé une vieille table de nuit dans la salle à manger. À l'intérieur se trouve des bols, des assiettes, des ustensiles, un pichet d'eau, des verres et un linge pour essuyer les dégâts.

Après avoir introduit cette armoire à Henri comme étant SON armoire (le bonheur et la fierté qui émanaient de lui, si vous aviez vu ça!), ça a prit quelques temps avant que tout soit au point. Comme pour tout, il a fallut beaucoup de répétition, de patience et de discipline avant qu'il ne comprenne et n'accepte que cette armoire ne sert qu'au moment des repas, de la collation d'après-midi lorsqu'il a soif (pour de vrai!), et qu'il doit faire attention à son contenu, nettoyer s'il fait un dégât, refermer la porte pour ne pas que Paul y fouine, etc.

Au fil du temps, il s'est mis à aller chercher ce dont il avait besoin dans cette armoire au moment des repas. Longtemps, j'ai du lui dire que c'était le temps et répéter les étapes, mais mon implication n'était qu'au point de vue verbal. Les actions, ils les accomplissaient presque toutes. Au petit matin, je n'avais qu'à sortir les céréales et le lait, il avait déjà apporté bol et cuillère sur la table. Petit à petit, il a appris à mettre la bonne quantité de céréales, puis la bonne quantité de lait (au début, il faut en mettre juste un petit peu dans le pichet, sinon, dégât!).










Maintenant que ces étapes sont bien maîtrisées, je laisse un pot de céréales et parfois des fruits dans cette armoire. Le pichet de lait est tout prêt dans le frigo mais comme notre congélateur est au bas du frigo, H n'est pas encore capable d'aller le chercher seul.

Ce qui fait que maintenant, le matin, on se lève tranquillement et j'ai amplement le temps de m'occuper de Paul pendant que H se sert son petit déjeuner tout seul. Il est vraiment fier de lui et fait rarement des dégâts, maintenant. Ça aura pris deux mois de pratique environ et plusieurs dégâts avant qu'il ne maîtrise cette séquence comme il faut. Et ça a vraiment valut la peine. On se la coule pas mal plus douce comme ça et il répond à son besoin de contrer sa faim de façon autonome. La prochaine étape sera de préparer sa petite toast seul, je crois.

Et depuis cette semaine, il le fait aussi quand il a soif. Il ouvre son armoire, prend un verre et le pichet d'eau, va à la table se servir (mais ne range pas après. Une chose à la fois!). J'en suis la première agréablement surprise et contente.

Le bonheur dans les petites choses, quoi!

Si cela vous intéresse, je pourrai partager d'autres petits aspects du genre concernant notre quotidien avec vous.